Basée sur les neurosciences, la stimulation sensorielle, la thérapie MOSAIC propose un changement de posture, dont la méthode novatrice consiste à éviter au patient la souffrance liée à l’exposition des mémoires traumatiques, tel que le fait vivre l'EMDR. Cette absence de souffrance apporte également un confort d’intervention au psychothérapeute.
Ce protocole qui rénove l’accompagnement au changement, se centre précisément sur le potentiel et les solutions déjà présentes en chacune et chacun, à travers le vécu corporel. Ces ressources sont activables par les sensations physiques et les stimulations bilatérales alternées permettant une reconsolidation neuronale.
Stéphanie Kalfa est docteure en Neurosciences, diplômée de l’Université Claude Bernard (Lyon 1). Au Canada, elle a poursuivi son cursus en post-doctorat à l’Université de Montréal. En tant que psychologue clinicienne, elle s’investit depuis 2008 dans la recherche sur les mécanismes cérébraux sous-tendant l’efficacité de la thérapie EMDR dans le trouble de stress post-traumatique (TSPT ou PTSD). Ces travaux de recherche ont été salués par le prix David Servan-Schreiber, en 2019.
En ce qui me concerne, je dirais : la thérapie MOSAIC est une terre happy expérientielle, centrée sur la guérison des traumatismes. Elle utilise une large palette d'approches de façon très concentrée, méthodique et solutionniste.
Le but de la thérapie MOSAIC est de vous accompagner vers un mieux être, plus de fluidité et ce rapidement. Elle doit vous permettre plus d'auto-distanciation et d'humour. Elle doit également favoriser votre envie de Vivre.
D’un point de vue factuel, l’enfant de remplacement[1] est née après un frère ou une sœur qui est décédée, avec la possibilité d’autres frères et sœurs entre eux. Le plus souvent, il porte le prénom du défunt, mais pas forcément dans le prénom d’usage.
Ses parents n’ont pas fait le deuil[2] de l’enfant défunt, c’est le plus signifiant, le plus impactant. Ils demandent à l’enfant nouveau née de remplacer l’enfant disparu de façon consciente ou inconsciente. Deviens celui qui est dans la mémoire des parents ! Sans vouloir charger la mère, de façon totalement inconsciente, elle participe dans ce processus d’émergence de l’enfant de remplacement. Ce n’est pas l’enfant nouveau né qu’elle aime, mais le souvenir de l’enfant mort. Tout le lui rappelle. Qui lui en voudrait ? Elle aussi souffre de cette perte d’un enfant. Plus la demande des parents est inconsciente et silencieuse, plus les ravages sont importants.
Par exemple, un couple[3] désire ardemment un enfant. Une grossesse survient, suivie d’un accouchement apportant la joie au foyer. Cet enfant tant désiré meurt en bas-âge, laissant une place vide et un deuil d’autant plus cruel que l’enfant avait été attendu. Le processus de deuil est très difficile, voire impossible à faire. Pour « colmater » ce deuil, mettre en route un autre enfant semble la bonne solution.
Ce sera un enfant de remplacement, venu remplacer l’enfant mort. Selon le petit Robert, « remplacer, c’est faire jouer à une autre chose le rôle de la première », ce qui correspond bien au statut d’enfant de remplacement.
Le rôle dévolu à ce personnage n’est pas innocent, n’est pas neutre, comme on pourrait le croire. Dès sa naissance, puisqu’il doit remplacer l’aîné mort - et dont il porte souvent le prénom – il est condamné à un non-être : il lui est interdit d’avoir une identité propre.
Ce statut d’enfant de remplacement n’est pas sans risques et c’est un handicap dans la vie pour trois raisons principales :
Ces trois handicaps de départ ont des conséquences lourdes sur la trajectoire de la personnalité des enfants de remplacement. Certains paraissent se sortir fort bien des risques encourus. D’autres, dans leur désir légitime d’exister par eux-mêmes, d’être quelqu’un, seront amenés, inconsciemment, à sortir des normes sociales, puisque c’est toujours l’autre que l’on voit à travers eux, en un mot à se faire remarquer pour se démarquer du petit mort, toujours trop vivant.
Deux voies s’ouvrent à eux :
La folie va de l’instabilité psychique et sociale aux névroses plus ou moins bien structurées et même jusqu’aux troubles psychiatriques sérieux imposant un placement.
Plus heureux sont ceux qui ont pu sublimer leurs problèmes en une œuvre créatrice de valeur. La synthèse des études permet de mieux comprendre certains comportements inexplicables autrement. Une conduite à tenir en amont, prenant le contre-pied d’idées reçues, comme par exemple l’incitation à mettre au monde un nouvel enfant pour consoler une mère inconsolable, sans tenir compte du fait qu’un enfant existe par lui-même, n’est pas un objet interchangeable et qu’il a le droit de se développer selon son génie propre.
Éclairer un aspect de l’individu ne serait faire œuvre de réductionnisme. Ces individus dépassent de beaucoup le handicap dont ils sont les victimes innocentes.
[1] 1964, Albert et Barbara Cain introduisent la notion d’Enfant de Remplacement dans un article intitulé « On Replacing a Child », publié en 1964 dans le Journal of the American Academy of Child Psychiatry Maurice Porot « L’enfant de remplacement ». Editions Frison-Roche. Condé-sur-Noireau. 2014
[2] J’ai entendu dire par le Pr Hanus, qu’on ne pouvait pas se remettre du décès d’un enfant. Je crois qu’à tout moment, tout surgissement de Soi est possible et qu’à cet endroit la souffrance et la réjouissance sont une…
[3] Tiré de l’avant propos du livre de Maurice Porot « l’Enfant de remplacement », pour la presque totalité de l'article
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« Grâce à ce jeu constant de tuer par mes excentricités la mémoire de ce frère mort, j’ai réussi le mythe sublime de Castor et Pollux, un frère mort et un autre immortel »
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C’est dans l’hymne à la joie, que Beethoven atteint peut-être cette fraternité idéale longtemps poursuivie : « Mes frères, cessez vos plaintes, seule l’allégresse doit unir nos âmes, la joie doit régner sur nous ! Joie ! »
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