Ou pourquoi votre style affectif mérite peut-être une mise à jour, une évolution.
“Ce qui ne s’est pas passé dans la relation, peut se réparer dans la relation.” Dan Hughes
L’attachement, c’est quoi ?
Selon John Bowlby (1907-1990), pionnier de la théorie de l’attachement, nos premières expériences relationnelles, avant nos 2 ans, avec nos parents, figures de soin, tonton cool ou nounou flippante, façonnent une manière d’être en lien avec les autres à l’âge adulte : c’est ce qu’on appelle le style d’attachement.
Mary Ainsworth (1913-1999) suite à ses travaux sur la « situation étrange », classifie 3 modèles d’attachement en 1978 : un attachement sécure et deux attachements insécures : Evitant et Anxieux
Mary Main et Judith Solomon en 1986, proposent d’ajouter un quatrième type d’attachement : Désorganisé
Toutes montreront que l’attachement peut évoluer : ce n’est pas figé à vie. Ouf !
En gros, on est tous équipés d’un “GPS affectif”… sauf que pour certains, il bug dans les tunnels ou dès qu’on prend de l’altitude.
Le Graal !
L’attachement sécure : confiance et équilibre
Quand un enfant grandit avec des figures stables, disponibles et à l’écoute de ses besoins, il développe un attachement dit sécure. Cela lui permet de grandir avec une confiance de base : il sait qu’il peut compter sur les autres, mais aussi sur lui-même. La personne n’a pas besoin d’un décodeur émotionnel pour comprendre son partenaire. Nous savons qu’il nous aime, même sans texto toutes les 10 minutes. Nous faisons confiance. Nous ne partons pas en panique pour un “vu” sans réponse.
Exemple : Léa, 29 ans, voit son compagnon partir en séminaire. Elle lui fait un bisou, lui dit “profite bien”, puis elle savoure trois jours en solo. Elle ne le harcèle pas. Elle dort bien. Elle est en paix intérieurement. Léa a été écoutée, soutenue et respectée dans ses émotions en tant que bébé, puis enfant. Adulte, elle se sent à l’aise pour exprimer ce qu’elle ressent dans ses relations. Elle ne panique pas quand l’autre s’éloigne un peu, et ne craint pas de s’engager non plus.
Résumé : Confiance, communication fluide, indépendance affective. Pas de drame. Juste de l’amour qui respire.
Attachement insécure : quand l’amour rime avec montagnes russes émotionnelles
Ici, c’est sportif ! Quand l’environnement affectif est instable, imprévisible ou négligent, le tout petit peut développer un attachement insécure, qui se manifeste souvent par des peurs dans les relations.
- Attachement anxieux : besoin d’être rassuré H24, peur d’être abandonné. Exemple Lise 45 ans, s’inquiète dès que son partenaire ne répond pas tout de suite à ses messages. Elle doute de sa valeur et a peur qu’on la quitte. Elle scrute le “vu”, flippe à chaque notification, passe son temps à vouloir tout contrôler pour se rassurer…
- Attachement évitant : méfiance, difficulté à se laisser approcher. Exemple Jule, 56 ans, évite les relations trop proches. Il garde ses distances, car il pense qu’il ne peut compter que sur lui-même. Dès que quelqu’un s’attache, il fuit en courant. Pour lui « trop proche » = danger, sensation d’étouffer.
- Attachement désorganisé : mélange de peurs, de confusion et d’insécurité, souvent lié à des expériences traumatiques précoces. Vous voulez l’amour mais vous paniquez quand il est là. Vous criez “reste !” puis “pars !” dans la même conversation. Exemple Théo, 32 ans, envoie un “tu fais quoi ?” à sa copine. Elle met 14 minutes à répondre. Entre-temps, il a imaginé : Qu’elle l’a quitté ! Qu’elle est tombée amoureuse de son voisin. Qu’il va finir seul avec son chat Botté, qui, entre nous, n’en peut plus de supporter stress permanent.
Résumé : C’est intense, instable, et rarement reposant. Votre cœur joue à grimper l’Everest sans Sherpa et sans bouteille d’oxygène.
Bonne nouvelle : on peut en sortir !
Oui, vraiment. L’attachement, ça se soigne. Il ne suffit pas de se répéter en boucle « tout va bien, je vais bien » ou de faire 200 pompes par jour pour se sentir plus fort. Il faut vouloir changer, et se faire aider.
Quelques pistes utiles :
- Thérapie : une psy, comme moi, c’est un peu comme un GPS affectif, une guide de haute montagne qualifiée. Ça vous évite de tomber dans les crevasses, de retomber dans les mêmes ornières… notamment en traitant le traumatisme.
- Relations sécures : Être avec quelqu’un de stable peut aider votre système affectif à se réinitialiser. Mais ce n’est pas une mission de sauvetage non plus, attention !
- Observer ses réactions : Prendre du recul, noter vos pensées. Par exemple, “Pourquoi je panique alors qu’il est juste allez acheter du pain ?”.
- Développer de la compassion envers vous m’aime : comprendre, reconnaitre et valider l’origine de cet attachement insécure, consoler votre enfant intérieur blessé, traiter les blessures et/ou traumatismes associés.
- Communiquer sans drame : Parler de vos émotions, tout spécialement de vos peurs, sans accuser, ni jouer au devin. Oser votre vulnérabilité. La personne en face n’est pas dans votre tête, et heureusement !
En conclusion :
L’attachement sécure, c’est l’amour engagé : confiant, vivant, avec une communication assertive. L’attachement insécure, c’est l’amour à l’âge de pierre : déroutant, puéril, souvent bruyant, surtout dans les silences de mort… Mais peu importe votre “modèle affectif de départ” : vous pouvez en changer. Avec du taf, de la bienveillance et peut-être un chat Botté compatissant !
“Il n’y a pas d’amour sans confiance, mais il n’y a pas de confiance sans vulnérabilité.”
Alors, vous êtes plutôt “Zen comme Léa” ou plutôt “Lise, Jules ou Théo panique à bord” ? Et si c’était le moment de faire une mise à jour, d’évoluer ?
Prenez rendez-vous !
